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D'en telle de soi
D'en telle de soi
  • "Moi, je suis méchante : ça veut dire que j'ai besoin de la soufrance des autres pour exister. Une torche. Une torche dans les cœurs. Quand je suis toute seule, je m'éteins." - Sartre dans Huit Clos
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16 septembre 2006

« Madame ? Madame vous êtes arri... » Mon Dieu ce

« Madame ? Madame vous êtes arri... »

Mon Dieu ce regard. M’inspire pas. De rage se peut –il ...?

Non c’est absurde. Mais elle aussi, est absurde. Avec ses habits de pouilleuses, que fait elle en première classe ? Je suis seule. Mieux vaut me taire et la laisser s’en aller.

« Merci ... »

D’où sort elle ? Sa voix grésille. Elle a avalé un téléphone ? Mais qu’est-ce que je raconte encore. Penser ainsi. Bien sûr que non. Elle est simplement là, en train de me parler.

« ... pas à l’heure » J’en ai oublié de l’écouter.

Pardon ? Ah oui, un peu d’avance.

L’escale est terminée. J’ai rêvé durant un voyage. Pléonasme.

Quelle démarche lourde et lente j’ai oublié de me changer. Quelle importance ? Mon seul souci n’est plus là.

« Prague ... here Prague »

Un train mené par le hasard, c’est ici qu’il ne peut jamais être trop tard. Je vais retrouver, le retrouver ... l’espoir.

J’ai déjà eu écho des miracles sur Prague. Autour. Mais non, ce n’est pas cela, c’est elle qui en chuchotait la paresse, de ses lumières ; cette vipère.

Je viens m’immiscer, mais après tout Je est un ... sans suite c’était encore un vol. Vole, pardon. Avec des ailes. Emprunt permanent. D’un être ? Etre son soi, son autre, c’est moi. Pas Elle.

Tiens, cette feuille. Quand ai-je écrit ça ? Je ne m’en rappelle déjà plus.

Passion d’une femme. Passion d’un homme.

S’en fut le risque. Savoir. Pour. Voir.

Goûter. Croquer. Lécher. Sucer. La pomme.

Connaître la conscience pouvoir. Croire.

La question n’était. Pas être ou ne pas.

Part d’un buisson. Rose est rossée.

Sans de suite. Tua.

Au fond. Par de. Le noir. Née.

Je peux le croiser sans le savoir. Au coin de cette rue je passerai si près du mur que l’on s’entrecroiserait. Entrechoquerai. Bam.

*

Le soleil se levait à peine sur la Place Rouge. Quelques cadavres nous restaient sur le cœur, au travers du corps, dans les toux de tous ces fous, les premières barrières s’ouvraient seulement sur le Monde. Le calme ambiant appelait la vieillesse - qui aurait vu si tôt la beauté candide pousser ses cris ? Sage et raisonné, les oiseaux même n’osaient plus installer ici leur nid, tout était dans l’ordre. Luxe calme ordre et volupté ?

Le rôle des rêveurs est terminé.

Des femmes approchaient, marquées d’une si ancienne beauté grecque qu’on les aurait cru philosophe ou morte. Marmonnent. C’est si fatigant, le doute du malheur. Lorsque l’on croit que l’on doit être triste, mais l’incertitude des paperasses. Où sont-ils ? Tous ceux à qui l’on a consacré la vie. Où on-t-il été mené ? Je voudrai encore, les voir heureux. Ici, tout est calme, luxe et ...

C’est ce qu’ils disaient, enlacés, dans une danse effrénée au centre du monde, au milieu de tout le monde. On ne voyait qu’eux, lorsque l’on ouvrait les yeux. C’était une époque, où chaque matin le soleil se levait pour qu’on les regarde ; La même rengaine à chaque fois, on les voyait, on les embrassait des yeux, on les enviait à en mourir. Ce sont eux, qui pouvaient changer l’Univers. Sur cette place, que l’on ose à peine nommer pour sa triste renommé, les voilà qui réinventer le bonheur. De toutes les couleurs ...

Ma belle ritournelle repose toi mon éternelle ma petite Pimprenelle.

L’harmonie n’y est même plus. C’est épuisant de ne plus savoir où aller, des yeux et des rêves. Ah mon Dieu, je la vois déjà venir, l’heure où la fin emportera les restes de leur malédiction. Bénédiction. Peu importe. Ils n’avaient pas de nom. Et ni bien ni mal ne leur aurait été. Bien sûr, ... Ils ont été si haït d’exister. Jalouser de toute part, ils faisaient peur, évidemment, on ne savait pas, qu’ils étaient les tyrans ...

*

« M’man m’man réveille toi.

Une femme, dans l’entrée, elle veut te voir. »

Hmm... C’était quoi déjà ce rêve ? Il faut que je m’en rappelle. La suite. Je dois savoir la suite. Pourquoi maintenant ? Comment se fait il, quand j’ai cru enfin le revoir. J’aurai envie de tous les égorgés. D’une main. Sentir les battement de leur cœur ralentir sous mes doigts, doucement, s’en finir. Je veux me souvenir. Un moment d’autrefois. Qui était-ce ? Ils étaient si ... beaux ! Tout était si parfait. Les êtres et les signes s’accordaient. Mais qu’est-ce que je raconte ? Il faut que j’ouvre les yeux maintenant, la nuit est terminée, on m’attend dans l’entrée. Se levait, en finir, et oublier. Comme chaque matin, laisser derrière, et recommencer à vivre.

Je ne te laisserai pas. Jamais. Je ne laisserai le bonheur filer derrière moi.

Ema traversa finalement la pièce d’un pas décidé. Il lui suffit d’une robe de chambre pour s’accorder avec l’heure qui appelle l’élégance. Nino avait raison, une femme était là, dans l’entrebâillement de la porte, sans oser avancer, ses jambes prêtes à une cavale extraordinaire. L’enfant pour ne pas changer se prélasser dans cet énorme canapé acheté aux puces, une offre qu’il ne fallait pas manquer, et même si cela valait quelque repas de famille. Ema repensait tristement à ce banquier sadique qui ne manqua pas de lui rendre sa carte de crédit en morceaux. Connard. C’est son boulot. Toujours une raison pour faire du mal. Décidemment cette femme ne ressemblait à rien, qu’elle connaisse, qu’elle connaisse bien sûr ! Sa crasse jurait avec le quartier. Elle avait l’air d’une vieille d’à peine trente balais. Inexplicable. Et Colin qui n’était même pas rentré, où était il ? Peut être me cherchait-il des fleurs ! Bien sûr, pour que je ne me sente plus si faible, et que tout redevienne comme avant.

« Vous êtes française ? Que faites vous ici ? »

Je me doutais bien que celle la ne manquerait pas de culot. Mais à ce point. Depuis quand je m’insurge de ce genre de chose ? Je me glace le sang. La politesse ne m’a pourtant jamais été. Cette femme, pourquoi ... me réveille-t-elle si soudainement ?

Oui oui, française. Suivi le mari, un peu dépressif, besoin d’air, je crois.

Mais comment me suis-je retrouvée là ? Ce n’était pas ici pourtant. Il voulait suivre, non, bien sûr que non il ne voulait pas la suivre. Mais qui est-elle à la fin ? Dites le moi. Je veux savoir, ce qu’il y a de si extraordinaire qui ... ce n’est pas vrai je ne peux pas l’avoir perdu à ce point. Ne plus savoir, où il est. Parce qu’il est ailleurs. Il est ... Chéri, chéri, comment en est-on arrivé à ce petit mot si leste. C’est en-fin. J’ai envie de pleurer. Ce serait si ridicule de m’écrouler au pied de cette inconnue, mais dites le moi qui vous êtes ! J’ai mal. Touchez moi. Vous n’existez pas. Rien. Quelques années avant, non bien des siècles plus tôt. Quelques millénaires. Que c’est long une vie.

« ça va ? »

« oh ! ça va ou quoi ? »

Tais toi. Tais toi. Mais tais toi donc. Je vais si bien. Laisse moi revenir en arrière. C’était si beau. «  Des qu’il faut se garder au chaud au fond de l’âme ... » Ce n’est pas possible.

« Un jour, je sortirais, faire un tour, je ne reviendrais pas »

« Un soir, on s’oubliera. »

« Je te prendrais dans mes bras, une toute dernière fois »

« Ce sera sûrement l’hiver, dans un pays froid, l’univers miteux m’appellera à l’aide, et je ... »

Partirais. Parti. Il est ... parti.

« MAMAN !!! »

C’est vraiment désaccordé, il était temps de se retrouver.

« Evidemment que je les connais ! Mais il y a si longtemps ... venez asseyez vous, je vais vous ramener du thé. Deux sucres ? Je reviens attendez moi ici. »

« Vous me semblez bien épuisée. Je ne vais pas vous retarder plus longtemps. Les temps sont durs, n’est-ce pas ? Je vous épargne mon vieux radotage. Voilà bien des années que le soleil n’a pas eu les allures de cet été là, celui que vous êtes venu chercher je suppose.

Je crois que mes mots seront toujours trop faibles à côté, mais faites moi confiance, ils m’ont tant passionnés que j’ai aussi mené l’enquête, ...

Les années, les heures et les lieux, je peux vous assurer que peu importe. Car ils dépassaient tout cela. »

Encore perdue dans mes divagations. Comme si des gens pouvaient en savoir sur nous, comprendre un instant ce que l’on a ressenti. Je suis si fatiguée. On dirait que tout meurt autour. Je dois utiliser les dernières forces, pour savoir. Il faut que je ... Non rien du tout, il est temps d’arrêter ces falloir, et vivre d’autre chose que ces espoirs, incessantes utopies qui m’avalent le goût des jolies choses, celles que l’on n’attendait plus.

Chaque matin j’ouvre les fenêtres, les volets, je referme les fenêtres, et m’attaquent aux chambres du haut, il faut faire les lits. Changement de draps, et ouvrir une fois de plus la fenêtre pour étendre ce dessus de lit, ...

Je ne me rappelle même plus le jour où cela a commencé. En regardant ma mère le faire ? Lorsqu’il m’a fallut m’y mettre parce que Colin travaillait, les enfants à l’école, et moi qui reste là, c’était mon rôle. Mon rôle ... Pour qu’en rentrant ni lui ni eux n’en ai conscience. Anna est en seconde année de médecine. Elle a une chambre d’étudiant, et je suis sûre qu’elle s’étonne encore en revenant le soir que l’endroit ne soit pas rangé. Mais ai-je un instant songé que je ne serais plus là pour remplir ce rôle ? Que puis-je faire d’autre, je ne sais même pas rendre les gens heureux. Et pourtant souviens toi de Lui ... Bien sûr que je me souviens, après tout ce temps, il m’obsède encore, c’est cette partie de ma vie que j’ai compris, la seule que je souhaite chaque jour en me levant, et il faut que je l’avoue, je n’ai toujours pas perdu espoir. Mais que fait-il ? Le temps commence à prendre le dessus, sera-t-il au rendez-vous ? Toutes ces années j’y ai cru, j’ai pu continuer avec l’espoir, mais maintenant qu’il ne reste plus qu’un mois, un unique mois ! Cela fait 26ans que j’attends. Et je suis pitoyable, ma garde robe est celle d’une ménagère, mon maquillage n’a pas servi depuis ma première ride, et mon corps est las, tout comme ma volonté. J’ai perdu de moi tout ce qui les faisait m’écouter, tous ces gens qui continuaient à croire en moi, même en encaissant un à un mes échecs, ...

L’été ne va pas tarder à débuter. Mais tout cela va changer.

Cela faisait bientôt 3mois qu’Anna n’avait pas revue sa mère, mais comme elle le disait à qui voulait l’entendre, c’était bien trop dur depuis que son père s’était tiré comme un malfrat. Mais où a-t-il bien pu partir ? Souvent elle avait pensé que ses parents n’étaient ensemble que par défaut, ils ne se disputaient pas, c’est une chance, mais elle les avait toujours vu comme demi mort, rien ne les enchantait, et tous les deux semblaient avoir arrêter le temps. Elle ne leur en voulait pas, mais il n’y avait entre eux que des gestes appris et simulés. Anna s’était plongée dans les livres à une époque, et ses parents étaient toujours ceux dont on voit une fois le nom dans l’histoire, que l’on plante dans le décor, mais c’est tout. Pourtant, elle avait cherché, elle voulait leur trouver un secret, une raison d’être ! Elle avait même eu un temps où elle s’était persuadée qu’ils avaient quelque chose d’extraordinaire ... Mais en feuilletant les photos, avec leur couple infaillible en arrière plan et leurs amis qui les écrasent, qui s’imposent bien largement devant, Anna avait fondu en larme, elle ne s’était même pas demandé pourquoi, ...

Jamais elle n’avait manqué de rien, elle du se priver toute seule, des gens voient cela comme une maladie, refuser de se ranger et de regarder derrière une fenêtre à quel point tout est fascinant, mais pas elle. Elle en a souffert, elle a eu mal, elle était si faible qu’elle aurait pu gâcher sa vie, mais sans cela, comme aurait-elle su qu’elle existait ? Les médecins la traitèrent comme une folle, et pour la première fois, elle était enfin fière de ce qu’elle était. Certains pourraient dire que c’est une sorte de suicide - et combien de personnes l’ont dit ! – mais Anna sentait enfin son cœur battre, elle entendait sa voix et aimait se regarder dans la glace ! Elle aurait voulu que plus de gens la comprennent, qu’ils acceptent que la Folie fût son nom.

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