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D'en telle de soi

D'en telle de soi
  • "Moi, je suis méchante : ça veut dire que j'ai besoin de la soufrance des autres pour exister. Une torche. Une torche dans les cœurs. Quand je suis toute seule, je m'éteins." - Sartre dans Huit Clos
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16 septembre 2006

« Madame ? Madame vous êtes arri... » Mon Dieu ce

« Madame ? Madame vous êtes arri... »

Mon Dieu ce regard. M’inspire pas. De rage se peut –il ...?

Non c’est absurde. Mais elle aussi, est absurde. Avec ses habits de pouilleuses, que fait elle en première classe ? Je suis seule. Mieux vaut me taire et la laisser s’en aller.

« Merci ... »

D’où sort elle ? Sa voix grésille. Elle a avalé un téléphone ? Mais qu’est-ce que je raconte encore. Penser ainsi. Bien sûr que non. Elle est simplement là, en train de me parler.

« ... pas à l’heure » J’en ai oublié de l’écouter.

Pardon ? Ah oui, un peu d’avance.

L’escale est terminée. J’ai rêvé durant un voyage. Pléonasme.

Quelle démarche lourde et lente j’ai oublié de me changer. Quelle importance ? Mon seul souci n’est plus là.

« Prague ... here Prague »

Un train mené par le hasard, c’est ici qu’il ne peut jamais être trop tard. Je vais retrouver, le retrouver ... l’espoir.

J’ai déjà eu écho des miracles sur Prague. Autour. Mais non, ce n’est pas cela, c’est elle qui en chuchotait la paresse, de ses lumières ; cette vipère.

Je viens m’immiscer, mais après tout Je est un ... sans suite c’était encore un vol. Vole, pardon. Avec des ailes. Emprunt permanent. D’un être ? Etre son soi, son autre, c’est moi. Pas Elle.

Tiens, cette feuille. Quand ai-je écrit ça ? Je ne m’en rappelle déjà plus.

Passion d’une femme. Passion d’un homme.

S’en fut le risque. Savoir. Pour. Voir.

Goûter. Croquer. Lécher. Sucer. La pomme.

Connaître la conscience pouvoir. Croire.

La question n’était. Pas être ou ne pas.

Part d’un buisson. Rose est rossée.

Sans de suite. Tua.

Au fond. Par de. Le noir. Née.

Je peux le croiser sans le savoir. Au coin de cette rue je passerai si près du mur que l’on s’entrecroiserait. Entrechoquerai. Bam.

*

Le soleil se levait à peine sur la Place Rouge. Quelques cadavres nous restaient sur le cœur, au travers du corps, dans les toux de tous ces fous, les premières barrières s’ouvraient seulement sur le Monde. Le calme ambiant appelait la vieillesse - qui aurait vu si tôt la beauté candide pousser ses cris ? Sage et raisonné, les oiseaux même n’osaient plus installer ici leur nid, tout était dans l’ordre. Luxe calme ordre et volupté ?

Le rôle des rêveurs est terminé.

Des femmes approchaient, marquées d’une si ancienne beauté grecque qu’on les aurait cru philosophe ou morte. Marmonnent. C’est si fatigant, le doute du malheur. Lorsque l’on croit que l’on doit être triste, mais l’incertitude des paperasses. Où sont-ils ? Tous ceux à qui l’on a consacré la vie. Où on-t-il été mené ? Je voudrai encore, les voir heureux. Ici, tout est calme, luxe et ...

C’est ce qu’ils disaient, enlacés, dans une danse effrénée au centre du monde, au milieu de tout le monde. On ne voyait qu’eux, lorsque l’on ouvrait les yeux. C’était une époque, où chaque matin le soleil se levait pour qu’on les regarde ; La même rengaine à chaque fois, on les voyait, on les embrassait des yeux, on les enviait à en mourir. Ce sont eux, qui pouvaient changer l’Univers. Sur cette place, que l’on ose à peine nommer pour sa triste renommé, les voilà qui réinventer le bonheur. De toutes les couleurs ...

Ma belle ritournelle repose toi mon éternelle ma petite Pimprenelle.

L’harmonie n’y est même plus. C’est épuisant de ne plus savoir où aller, des yeux et des rêves. Ah mon Dieu, je la vois déjà venir, l’heure où la fin emportera les restes de leur malédiction. Bénédiction. Peu importe. Ils n’avaient pas de nom. Et ni bien ni mal ne leur aurait été. Bien sûr, ... Ils ont été si haït d’exister. Jalouser de toute part, ils faisaient peur, évidemment, on ne savait pas, qu’ils étaient les tyrans ...

*

« M’man m’man réveille toi.

Une femme, dans l’entrée, elle veut te voir. »

Hmm... C’était quoi déjà ce rêve ? Il faut que je m’en rappelle. La suite. Je dois savoir la suite. Pourquoi maintenant ? Comment se fait il, quand j’ai cru enfin le revoir. J’aurai envie de tous les égorgés. D’une main. Sentir les battement de leur cœur ralentir sous mes doigts, doucement, s’en finir. Je veux me souvenir. Un moment d’autrefois. Qui était-ce ? Ils étaient si ... beaux ! Tout était si parfait. Les êtres et les signes s’accordaient. Mais qu’est-ce que je raconte ? Il faut que j’ouvre les yeux maintenant, la nuit est terminée, on m’attend dans l’entrée. Se levait, en finir, et oublier. Comme chaque matin, laisser derrière, et recommencer à vivre.

Je ne te laisserai pas. Jamais. Je ne laisserai le bonheur filer derrière moi.

Ema traversa finalement la pièce d’un pas décidé. Il lui suffit d’une robe de chambre pour s’accorder avec l’heure qui appelle l’élégance. Nino avait raison, une femme était là, dans l’entrebâillement de la porte, sans oser avancer, ses jambes prêtes à une cavale extraordinaire. L’enfant pour ne pas changer se prélasser dans cet énorme canapé acheté aux puces, une offre qu’il ne fallait pas manquer, et même si cela valait quelque repas de famille. Ema repensait tristement à ce banquier sadique qui ne manqua pas de lui rendre sa carte de crédit en morceaux. Connard. C’est son boulot. Toujours une raison pour faire du mal. Décidemment cette femme ne ressemblait à rien, qu’elle connaisse, qu’elle connaisse bien sûr ! Sa crasse jurait avec le quartier. Elle avait l’air d’une vieille d’à peine trente balais. Inexplicable. Et Colin qui n’était même pas rentré, où était il ? Peut être me cherchait-il des fleurs ! Bien sûr, pour que je ne me sente plus si faible, et que tout redevienne comme avant.

« Vous êtes française ? Que faites vous ici ? »

Je me doutais bien que celle la ne manquerait pas de culot. Mais à ce point. Depuis quand je m’insurge de ce genre de chose ? Je me glace le sang. La politesse ne m’a pourtant jamais été. Cette femme, pourquoi ... me réveille-t-elle si soudainement ?

Oui oui, française. Suivi le mari, un peu dépressif, besoin d’air, je crois.

Mais comment me suis-je retrouvée là ? Ce n’était pas ici pourtant. Il voulait suivre, non, bien sûr que non il ne voulait pas la suivre. Mais qui est-elle à la fin ? Dites le moi. Je veux savoir, ce qu’il y a de si extraordinaire qui ... ce n’est pas vrai je ne peux pas l’avoir perdu à ce point. Ne plus savoir, où il est. Parce qu’il est ailleurs. Il est ... Chéri, chéri, comment en est-on arrivé à ce petit mot si leste. C’est en-fin. J’ai envie de pleurer. Ce serait si ridicule de m’écrouler au pied de cette inconnue, mais dites le moi qui vous êtes ! J’ai mal. Touchez moi. Vous n’existez pas. Rien. Quelques années avant, non bien des siècles plus tôt. Quelques millénaires. Que c’est long une vie.

« ça va ? »

« oh ! ça va ou quoi ? »

Tais toi. Tais toi. Mais tais toi donc. Je vais si bien. Laisse moi revenir en arrière. C’était si beau. «  Des qu’il faut se garder au chaud au fond de l’âme ... » Ce n’est pas possible.

« Un jour, je sortirais, faire un tour, je ne reviendrais pas »

« Un soir, on s’oubliera. »

« Je te prendrais dans mes bras, une toute dernière fois »

« Ce sera sûrement l’hiver, dans un pays froid, l’univers miteux m’appellera à l’aide, et je ... »

Partirais. Parti. Il est ... parti.

« MAMAN !!! »

C’est vraiment désaccordé, il était temps de se retrouver.

« Evidemment que je les connais ! Mais il y a si longtemps ... venez asseyez vous, je vais vous ramener du thé. Deux sucres ? Je reviens attendez moi ici. »

« Vous me semblez bien épuisée. Je ne vais pas vous retarder plus longtemps. Les temps sont durs, n’est-ce pas ? Je vous épargne mon vieux radotage. Voilà bien des années que le soleil n’a pas eu les allures de cet été là, celui que vous êtes venu chercher je suppose.

Je crois que mes mots seront toujours trop faibles à côté, mais faites moi confiance, ils m’ont tant passionnés que j’ai aussi mené l’enquête, ...

Les années, les heures et les lieux, je peux vous assurer que peu importe. Car ils dépassaient tout cela. »

Encore perdue dans mes divagations. Comme si des gens pouvaient en savoir sur nous, comprendre un instant ce que l’on a ressenti. Je suis si fatiguée. On dirait que tout meurt autour. Je dois utiliser les dernières forces, pour savoir. Il faut que je ... Non rien du tout, il est temps d’arrêter ces falloir, et vivre d’autre chose que ces espoirs, incessantes utopies qui m’avalent le goût des jolies choses, celles que l’on n’attendait plus.

Chaque matin j’ouvre les fenêtres, les volets, je referme les fenêtres, et m’attaquent aux chambres du haut, il faut faire les lits. Changement de draps, et ouvrir une fois de plus la fenêtre pour étendre ce dessus de lit, ...

Je ne me rappelle même plus le jour où cela a commencé. En regardant ma mère le faire ? Lorsqu’il m’a fallut m’y mettre parce que Colin travaillait, les enfants à l’école, et moi qui reste là, c’était mon rôle. Mon rôle ... Pour qu’en rentrant ni lui ni eux n’en ai conscience. Anna est en seconde année de médecine. Elle a une chambre d’étudiant, et je suis sûre qu’elle s’étonne encore en revenant le soir que l’endroit ne soit pas rangé. Mais ai-je un instant songé que je ne serais plus là pour remplir ce rôle ? Que puis-je faire d’autre, je ne sais même pas rendre les gens heureux. Et pourtant souviens toi de Lui ... Bien sûr que je me souviens, après tout ce temps, il m’obsède encore, c’est cette partie de ma vie que j’ai compris, la seule que je souhaite chaque jour en me levant, et il faut que je l’avoue, je n’ai toujours pas perdu espoir. Mais que fait-il ? Le temps commence à prendre le dessus, sera-t-il au rendez-vous ? Toutes ces années j’y ai cru, j’ai pu continuer avec l’espoir, mais maintenant qu’il ne reste plus qu’un mois, un unique mois ! Cela fait 26ans que j’attends. Et je suis pitoyable, ma garde robe est celle d’une ménagère, mon maquillage n’a pas servi depuis ma première ride, et mon corps est las, tout comme ma volonté. J’ai perdu de moi tout ce qui les faisait m’écouter, tous ces gens qui continuaient à croire en moi, même en encaissant un à un mes échecs, ...

L’été ne va pas tarder à débuter. Mais tout cela va changer.

Cela faisait bientôt 3mois qu’Anna n’avait pas revue sa mère, mais comme elle le disait à qui voulait l’entendre, c’était bien trop dur depuis que son père s’était tiré comme un malfrat. Mais où a-t-il bien pu partir ? Souvent elle avait pensé que ses parents n’étaient ensemble que par défaut, ils ne se disputaient pas, c’est une chance, mais elle les avait toujours vu comme demi mort, rien ne les enchantait, et tous les deux semblaient avoir arrêter le temps. Elle ne leur en voulait pas, mais il n’y avait entre eux que des gestes appris et simulés. Anna s’était plongée dans les livres à une époque, et ses parents étaient toujours ceux dont on voit une fois le nom dans l’histoire, que l’on plante dans le décor, mais c’est tout. Pourtant, elle avait cherché, elle voulait leur trouver un secret, une raison d’être ! Elle avait même eu un temps où elle s’était persuadée qu’ils avaient quelque chose d’extraordinaire ... Mais en feuilletant les photos, avec leur couple infaillible en arrière plan et leurs amis qui les écrasent, qui s’imposent bien largement devant, Anna avait fondu en larme, elle ne s’était même pas demandé pourquoi, ...

Jamais elle n’avait manqué de rien, elle du se priver toute seule, des gens voient cela comme une maladie, refuser de se ranger et de regarder derrière une fenêtre à quel point tout est fascinant, mais pas elle. Elle en a souffert, elle a eu mal, elle était si faible qu’elle aurait pu gâcher sa vie, mais sans cela, comme aurait-elle su qu’elle existait ? Les médecins la traitèrent comme une folle, et pour la première fois, elle était enfin fière de ce qu’elle était. Certains pourraient dire que c’est une sorte de suicide - et combien de personnes l’ont dit ! – mais Anna sentait enfin son cœur battre, elle entendait sa voix et aimait se regarder dans la glace ! Elle aurait voulu que plus de gens la comprennent, qu’ils acceptent que la Folie fût son nom.

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15 mai 2006

Et Que Le Monde Fut ... ELLE. Un matin aussi il

Et Que Le Monde Fut ...

ELLE.

Un matin aussi il était penché sur moi comme toi J’ai hésité un moment s’il voulait me voir foutre le camp ou m’embrasser Mais en fait rien à voir avec toi Je n’ai qu’à regarder ce semblant de vie que l’on a construit et l’imaginer sans lui et je vais encore chialer.

C’est idiot on ne se rappelle même pas des sensations ce n’était qu’un instant dans tout ce temps j’ai soif de vivre et ce n’est même pas vrai ce n’est pas pour lui il ne voudrait même pas le savoir alors qu’est-ce que j’en ai à foutre ? Rien je ne m’accrocherais plus jamais à rien.

Mais où je vais ? Je parlais de toi semblant d’amour.

Viens viens te blottir contre moi je veux te péter les dents connard approche embrasse moi je vais t’arracher les yeux et te les faire bouffer enfoiré oh mon cœur serre moi plus fort te lacérer le visage tu te souviendra de moi fils de chien j’ai envie de toi Encore.

LUI.

Sa folie, j’en avais conscience très tôt, dés qu’elle me parlait tout bas de ses rêves d’autrefois je pense. Ses idioties d’utopies, elle ne faisait que me répéter qu’Il viendrait la chercher, et l’emmènerait dans un endroit que ni les cartes n’indiquent ni les autres ne connaissent. Elle devient elle aussi une chimère, pour ne finir qu’un souvenir, un souvenir de son rire ...

C’est ainsi que l’on s’est connu, j’ai tout de suite aimer son sourire qui dissiper toutes les peurs, elle me rassurait avec son assurance de grande dame, et ma main dans la sienne je me sentais plus fort que mille hommes. Elle m’emmenait partout où le vent la menait, et je marchais sur ses pas, heureux, si heureux de briller d’aventure. J’ai mis du temps à comprendre, qu’elle n’était pas avec moi.

Je la rejoignais toujours dans des endroits inattendus, elle m’indiquait les gens à suivre, mais je n’avais pas le droit de leur adresser la parole. Et alors que mes pieds se fatiguaient, la voilà qui me sautait dessus et m’embrassait pour me rendre toutes mes forces. Je ne la comprenais pas, mais demander des explications ne servait à rien, elle ne s’adressait jamais à moi. Je l’enlaçais, et écoutais ses histoires pour essayer de rentrer un peu dans son cœur.  Je ne sais pas si elle croyait vraiment ce qu’elle me racontait, je l’ai repris certaine fois avec des histoires où le temps s’arrêtait, elle disait connaître l’endroit où l’on pouvait vivre infiniment parce que les heures ne s’écoulaient plus. Mais elle affirmait, persuadait de tout. C’est peut-être à ce moment que j’ai abandonné, lorsque je l’ai regardé dans les yeux et que la flamme m’a paru si lointaine. Mais j’ai continué à la serrer contre mon cœur, et tout me revenait à moi aussi, tout le bonheur que je m’étais procuré en lui courant après sur la plage pour finir sur le toit d’une église qui nous offrait toute la ville, et même bien plus, m’a-t-elle dit.

ELLE.

Ses mots guettaient mes allés et venus il avait trouvé l’entrée que je pensais bloquée et m’attendait Chaque fois à cet endroit pour que l’on marche ensemble dans ces sentiers battus je ne voyais que lui pour illuminer ainsi la terre La vie était si belle lorsqu’il me décrivait le sommet des montagnes et les villes détruites où repoussent des fleurs magiques Les sens étaient brisés et plus rien n’arrêtait notre envolée vers un monde meilleur Une danse commençait mes pas sur les siens on valsait pour que tout le monde nous admirent tandis que le rêve bleuté l’horizon et les couleurs s’embrasaient en donnant cette sensation que tout est beau Si beau Une fête - constante - dans nos voyages la musique à fond et des toiles qui s’entassaient au fond de la voiture On traversait les pays et nous étions les héros de cette histoire.

Je lui lisais les livres qui traînaient à mes pieds et les mêmes poèmes nous revenaient pour ne former qu’un chœur Encore les mots s’élançaient à la poursuite d’un avenir il m’offrait tout ce que je souhaitais Je n’avais qu’à fermer les yeux et le savoir à côté.

Mais toi dis moi toi ce que tu m’offres à moi ? Je suis tout parce que tu n’es rien c’est moi qui raconte et toi qui écoute - toujours.

LUI.

Pense-t-elle un instant que sa bataille peut être la mienne ? Je voudrais me glisser dans la lame de son épée comme dans son corps. Elle me regarde, et arrête de sourire, pour me rappeler qui je suis ...

Je ne suis pas « Lui ».

Mais je fais mon rêve égoïste, et n’oublie jamais tout ce que l’on a été, oui, les Rois du Monde ; Nous étions partout, elle m’enlaçait discrètement et ne laissait apparaître aucune des larmes que je lui devinais, on se confondait.

Elle, était lui. Où lui n’était qu’Elle. Je ne sais plus trop où aller, ses bras se sont fermés et elle y a emprisonné son cœur. Je n’ai pour moi que son corps, et elle ne me répète même plus que je suis bien heureux.

C’est là que j’ai inventé mes souvenirs, pour lui dire qu’il n’y avait pas qu’elle qui ait le droit de vivre. Je me sens misérable, elle représente tout mon passé au point que j’en ai oublié de regarder qui j’étais. Je ne fais que penser à ses lèvres, à ses yeux, à son souffle ... Elle voulait faire de moi l’enfant que je n’ai pas été, mais je ne pouvais plus me rappeler ce que c’était alors qu’elle me dévisageait ! ... je me sentais si faible à côté d’une vie. Je n’étais tellement rien, sans passé.

ELLE.

Le passé c’est sans doute ce qui a fait ce que je suis Personne n’en a jamais douté -quand je racontais mon histoire il y avait une faille qui ne se distinguait pas dans mon visage.

Les mers s’arrêtaient de respirer lorsque je passais pour les regarder et rêver comme pour bien m’affirmer que je venais de disparaître des autres.

LUI.

Je ne voyais plus rien, la terre et son odeur embaumé mon autour, elle venait de m’offrir le coffre aux trésors. J’ouvrais les yeux, et avec le chant des oiseaux naissaient les fleurs jaunes, roses, violettes, toutes ces couleurs qui me faisaient chavirer quand je la voyais avec.

ELLE.

Je vais pas trouver un job parce que j’écoute les oiseaux le matin mais lui il ne faisait que me répéter « comme c’est magnifique » qu’il pouvait y passer des heures que ça lui rappelait mon odeur ! J’ai même commencé à m’allonger seule dans le sable pour écouter la mer ! C’est si ridicule ! Les gens devaient se dire voilà une fille bien étrange.

Qu’est-ce que j’aimais ça Non c’est faux ! Je déteste ne pas être dans le rang je voudrais être admirée et pour ça il faut que je leur ressemble mais en mieux Là je suis perdue oh si paumée à vouloir le temps de tout et j’en étonne à écrire qu’est-ce qui me pousse à vouloir écrire comme ça après tout ils ne le font pas eux les autres Je me presse il faut encore que je pense à m’habiller être jolie faire mes devoirs appeler mes quinze meilleures amies pour leur raconter les cinq minutes que j’ai passé avec l’amour de ma vie numéro trois ...

J’en peux plus de ce ridicule mais je ne le comprends pas je voudrais savoir changer le monde pour qu’ils pensent comme moi ce serait si simple plutôt que devoir me changer Je me sens si idiote

Et ma lecture m’essouffle me fatigue oh oui m’épuise avec toutes ces questions qui m’obsèdent alors que rien ne changera avec leur réponse N’est-ce pas?

En vérité - non ne l’écoute pas ne le lis pas et toi ! Ne l’écris pas ... En vérité ... Je ne voulais vivre que pour Lui.

LUI.

Sa rencontre me confrontait à des questions auxquelles je n’aurai même pas songées avant. Avant, alors que je devinais déjà qu’il me manquait quelque chose à tous ces aléas de la vie. Je croyais l’avoir trouvé dans les livres, en m’imprégnant de tout ce qui existait et s’imaginait. Mais ...

Elle le savait, elle le sentait, que je l’attendais. Ma Belle me passa sur le corps, elle chavira toutes mes habitudes et me tua d’un coup de main, ou à coup de mots, peut-être. Lorsqu’elle m’en disait toujours un peu trop ... Je ne pensais pas que la vie pouvait être si belle, je croyais encore que j’étais destiné à tout ce que l’on m’avait donné. Si j’avais su, autrefois, si j’avais su que j’allais devoir me battre ainsi et aimer cela plus que tout. Mais je me suis surpris à le savoir, à l’avoir depuis si longtemps, ce secret ! Je n’avais pas su déchiffrer les sensations, je n’avais pas su aller vers la déraison. Elle était là, la faille de tout mon être. Mon orgueil se refuse à l’expliquer, moi qui me suis toujours éloigné de ce qu’il était bon d’être, me voilà à devoir accepter d’avoir fait fausse route, le courageux que je croyais être, n’est en réalité qu’un simple homme ...

Et c’est elle, qui m’a éveillé ...

Une déesse, toute une croyance était née, je ne pouvais plus que l’écouter, et entrer dans son décor extraordinaire, parce que je l’aimais, je l’aimais tant, cet extra – ordinaire.

ELLE.

Un jour il m’a dit qu’il comprenait J’aurais voulu le frapper même au point de le tuer pour lui faire comprendre qu’il n’avait décidément rien compris et que personne ne pouvait le prétendre alors que j’avais si mal ça a toujours été comme ça un monde repeint en noir même s’il ressemblait à une jolie petite bouille hé merde j’en ai marre de tout ça pourquoi toi tu es là pourquoi je ne suis finalement pas seule comme il vaudrait mieux je vais te faire souffrir je le sais parce que j’aime ça.

Quand et comment la bataille va-t-elle se terminer ? Avec l’oublie de nos remords ou alors en tuant tout le monde j’hésite encore je pourrais courir Courir partout sans m’épuiser parce que toute la haine remonte mais je ne me souviens plus à qui elle s’adresse et toi arrête de dire que c’est envers moi si tu savais – oh si tu savais – à quel point je m’aime ...

LUI.

Par une liste de tous mes défauts jamais elle ne s’arrêtait de me reprocher tout ce que j’étais, mais elle me l’a avoué, si lui elle l’aimait c’était bien parce qu’il était plus imparfait que moi.

J’ai essayé de comprendre, je me suis assis et j’ai attendu, la tête dans mes paumes, qu’un signe comme elle me l’avait enseigné, me donne la réponse. Je me suis fondue entre l’herbe dans laquelle j’étais posée et les nuages qui recouvraient ma tête, et un simple coup de vent m’a expliqué à quel point on pouvait haïr les êtres que l’on aime.

Je la haïssais lorsqu’elle me dédaignait pourtant je pleurais au lieu de rétorquer ; je la haïssais lorsqu’elle refusait de m’écouter et s’inventait des histoires pittoresques, mais tout cela, parce qu’elles l’enlevaient à mes bras ; j’aurais pu la frapper de rage quant elle me faisait l’éloge de tous ses amants tout cela parce que je ne la voulais que pour moi. J’aurais aimé partager son âme, entendre tout, et arrêter tous ses secrets, pourtant, je le sais, que c’est cela qui m’a fait l’aimer : cet univers ambigu qu’elle représentait à elle seule.

Elle me regardait, souriait, penchait un peu la tête, pour m’appeler à son secours, elle avait besoin de se défouler, de m’envahir l’esprit pour être sûre d’être dans celui de quelqu’un.

ELLE.

[...] «  Quand le soleil venait

Me parlait autrement

De ce que nous étions »

... qu’est-ce que tu voulais que je fasse de moi ?

LUI.

La voilà qui se perdait une fois de plus dans sa nostalgie, elle me regardait, si passionnément, m’embrassait, si amoureusement, mais me demandait de me taire, encore, elle me répétait de ne surtout pas parler, alors, je lui obéissais, ...

Je ne voulais gâcher pour rien au monde ces instants où il me semblait avoir dans mes bras la terre entière, et m’efforçais d’être le plus malléable possible. Nos corps se confondaient, enfin, je me sentais si suprême, ...

Elle m’étranglait ! Me mordait ! Me griffait ! Me frappait ! Pleurant de rage, elle s’en allait s’enfermer. Pour ne plus sortir avant le matin, et avoir tout oublié.

Je ne sentais plus la douleur, en tout cas, plus la mienne. Mais ses sanglots raisonnaient dans mon esprit, et un écho ne faisait que me répéter, l’incapable que j’étais. Incapable de la maintenir dans mes bras, lui sécher ses larmes, mais elle me faisait si peur. J’étais terrifié à l’idée de lui montrer que j’étais là, que j’existais, et qu’elle choisisse de s’en aller, parce que je n’étais certainement pas ce-lui qu’elle voulait.

Je ne pouvais vivre que pour Elle ... celle qui née pas.

ELLE.

Si tu étais là devant moi face à moi ta face devant moi je briserais ta mâchoire je casserais tout sourire et je serais enfin fière de moi.

C’était mon jeu tu ne pouvais pas m’en prendre les règles elles m’appartenaient comme est à moi tout ce passé et tu le sais toi que ce n’est pas avec vous que je l’ai partagé tu m’as juste servi d’alibi à un amour bien meilleur – Ô mon Amour.

Je voudrais casser les mythes faire taire les chiens et enfin brûler tous nos souvenirs en commun Te laisser derrière - Toi et ta maudite façon de me mettre devant moi-même alors que jamais je n’ai voulu avoir ce reflet là Laisse moi faire ce que je veux ! Laisse moi être ce que je veux ! Redonne moi mon je et va-t-en fais de moi celle qui ne perdra rien de ses erreurs.

Dis le dis le que je ne vais pas devoir me passer de mes illusions et me ranger dans le rang Tu ne réussira jamais à me faire dire ça salope Mais arrête de me laisser seule dans la forêt donne moi enfin les réponses et redonne moi mon rêve.

J’ai peur du Noir ... vraiment trop peur.

*********

Processionnal – Dans l’0mbre du Prêché.

LUI.

Je voudrais plaider le crime passionnel. Je l’ai tué, je l’ai vu mourir devant moi, mais je n’aurais pu la sauver sans la perdre, et la perdre m’aurait tué. Je l’ai dit, un rêve d’égoïste. Mais même aujourd’hui je ne laisserais personne s’approprier son nom, son nom si doux et cassant, qui résonne encore dans ma bouche, claqué sur mon palais.

J’ai encore l’arme du crime en ma possession, mais je ne pourrais la donner sans risquer de salir ces mots. Et d’ailleurs je n’ai aucune envie de la donner, elle est tout ce que l’on a été, et elle possède tout ce que l’on aurait pu être. Je la garde, et pourrais rapidement la retourner contre moi, juste le temps de terminer. De ces armes qui tuent sans bruit, sans conscience, accablent de douleur. Pourtant avant de me prendre pour un tortionnaire, il faut savoir, qu’elle était Artiste.

ELLE.

Je sens monter en moi cette douleur je veux pas c’est trop de souvenirs je le sais je le sais que c’est avec ça que tu m’as enfermé ici j’ai envie de te rire au nez je voudrais me moquer encore de tes allures silencieuses.

Le calme et le silence ne me vont pas je voudrais entendre les cris de douleur et d’horreur j’aimerais sentir s’écouler en moi toutes les peines Plus jamais je n’aurais à ressentir les miennes mais pourquoi suis-je ici confrontée à tout ce que j’ai toujours évité Elle m’avait tourné le dos que fais-tu de tous les coups que je t’ai donné ? N’ont-il pas compté ? Je n’aurais jamais pu agir pour rien je veux que tu te souviennes de moi en mal ou en bien et c’est ce que j’ai toujours voulu Rester dans les esprits quoiqu’il en soit.

N’entre pas ainsi dans ma conscience ! Les limites sont posées non ? Elle ne veut pas que tu viennes te joindre à notre danse alors fuis avant qu’il ne soit trop tard J’ai envie de pleurer je voudrais encore sentir ses mains je pourrais maintenant lui arracher les cheveux – non caresser son cou ... Je te hais ! Je ne veux plus laisse moi partir retourner sur ses traces C’est faux je vais m’envoler moi aussi seule Je vais graver son nom et le miens partout où je pourrais Nous serons immortalisés ! Comme nos personnages Ceux auxquels il n’y avait que nous deux pour donner du sens.

LUI.

Il n’y a plus de je qui vaille, elle se sent en moi, ...

Elle ressemble à l’hiver, la glace, l’euphorie morbide du froid, il faut bouger, courir, ne plus s’arrêter et surtout ne pas se retourner, dans l’abîme ...

Je voulais juste la prendre dans mes bras, lui dire des yeux qu’elle était la plus belle !

ELLE.

... ne plus savoir si lui ou moi où est le jeu regarder une dernière fois dans ses yeux...

LUI.

C’est une chanson. Une mélodie qui me revient. Elle me la chantait, pour que je m’endorme, ou alors elle la lui chantait, pour qu’il l’entende, mais là n’est pas la question, tant qu’elle était à mes côtés, tant qu’elle pouvait me bercer, tant que je l’entendais respirer ...

La nuit ou le jour, tout n’était rien, rien d’autre qu’un rêve éveillé. Je l’attribuais à la nuit, parce qu’elle était ces étoiles qui défilent sans complexe et brillent de tout leur feu. Mais le jour elle était là à profiter des ruelles dont elle avait peur dans le noir, elle montait en haut des arbres pour regarder le plus loin, et me prévenir à peine que nous devions y aller par tel chemin.

L’illusion imprégnait notre route, elle s’arrêtait soudainement et c’était à moi d’imaginer pourquoi. Elle souhaitait reconnaître des gens, pour se souvenir de leur vie, et leur demander à leur tour ce qu’ils savaient d’elle. Elle parlait sans cesse ! Riait aux éclats sans qu’on ait à se soucier du pourquoi, c’était évident, pour elle. Et moi j’aimais ça, être son valeureux chevalier ; Un matin elle me disait pâtissier pour avoir les plus bons gâteaux puis le lendemain elle faisait de moi un serial killer pour que l’on soit en fuite, elle me répétait sans cesse, comme la vie est belle !

En fait, elle ne devait plus rien connaître de la vie, la réalité, l’ennui et la banalité, elle pouvait être super héro ou magicienne quand elle le voulait, elle c’était débarrassé de toute contrainte, pour m’emmenait visiter un Monde tout à elle ...

ELLE.

Je voulais seulement le comprendre savoir pourquoi il voyait tout ça où allaient ces chemins qu’il m’avait imaginé Je n’étais pas aussi courageuse qu’Elle et il le savait cette peur de l’inconnu - Mais rien même pas une fissure pour me donner libre cours à ses pensées il était maître et je n’avais d’autre choix que de me fondre dans son univers Je n’aimais vraiment pas ça être si faible – oh si j’aimais ça à la folie lui appartenir rien que pour être dans son esprit.

Mais que c’est pitoyable Quelles paroles pathétiques ! Me voilà revenu à mes faiblesses d’autrefois à quoi bon lui au moins il savait me rendre heureuse – toi tu me regardes tu m’écoutes mais tu ne parles jamais et je pourrais mourir de ma soif de mots cela ne te viendrait même pas à l’esprit J’ai besoin d’illusion j’ai besoin d’espoir j’ai besoin de penser que tout peut changer et qu’il n’y a rien qui ne puisse exister ! Ne fais plus cette tête avec ce sourire – ah ce sourire je voudrais le broyer de mes mains tellement il m’agace Mais à quoi penses-tu comment peux-tu continuer à dessiner des mers et paysages alors que tu ne m’emmènes même plus rêver sur les falaises ...

Des armes au bout d’un simple pinceau des mots dessinaient et il m’offrait le plus beau des château une Reine j’étais suprême ...

LUI.

Allons plus, toujours plus vers le Sud. Je le sens s’immiscer dans tout mon corps, l’air et la chaleur d’un été, un été tous les jours ... je t’en prie ...

Oh non, je commence à m’en aller, moi qui avait retrouvé la Réalité ! Je vous assure, je suis heureux aussi, ... et au moins, les autres me comprennent, voyez vous ... Etre normal, que demander de plus ? J’ai de l’ordre, et je sais à quoi m’attendre, au moins des repères, et une bonne situation... Oui, une vie magnifique ... sans ailes, sans rêve, sans elle, surtout.

J’ai pu penser, il est vrai, que l’on attendait tous quelque chose de fabuleux, vous savez, cette petite étincelle ! Cela peut être une femme qui donne du sens à la vie, Elle était si merveilleuse, chaque jour était une aventure, à devoir l’éblouir, mais en vain, ... Il n’y en avait qu’une, et je l’ai assassinée, je me suis rabattu sur la simplicité, et me voilà comblé !

ELLE.

Il y en a eu des aventures entre temps quelques envolées dans le vent des nuits De folles poursuites avec quelques braqueurs que je venais tout juste de rencontrer Un monde qui de forces et d’imagination Une simple ristourne dans les caisses du Paradis pour s’embarquer en Enfer Mais je ne voudrais pas t’épuiser de mes récits alors que les siens étaient mille fois plus palpitants.

Je me rappelle d’une jeune fille qu’il souhaitait emmener traverser les routes avec lui voir du pays et en rencontrer tant d’autre mais comment s’appelait elle déjà ? Oh j’ai tellement souhaité l’oublier – celle la.

Il la cachait dans ses yeux et dans ses mots il adorait s’imaginer sans moi Cette vie qu’il aurait eu si je n’existais pas.

Souvent je me demande ce qu’il y a entre tant En vrai entre temps lorsque dans un film les personnages s’éclipsent pour laisser d’autres scènes se dérouler il n’empêche que la vie des autres continuent ! Mais il y a un choix des souvenirs comme des scènes tournées La vie on ne veut en exposer que certaines faces Alors ? Je me demande ce que l’on choisirait dans la mienne Nos moments partagés à Lui et moi mais Moi et Toi je ne voudrais pas j’en ai honte J’ai l’impression d’avoir raté ma vie De passer à côté de tout parce que je n’ai rien voulu raté justement.

C’est comme ça on mérite ou non de faire son cinéma et moi je devrais me taire être si heureuse d’avoir déjà tant vu de ce que peut être la vie Mais il reste tous ces regrets tu comprends ils m’empêchent et m’aveuglent J’aimerais parfois savoir m’occuper de toi Tu sais ?

Tout son orgueil comme le tien Il me répugne.

Mais qu’est-ce que l’on est au nom des mots – au non des maux.

Et je me rends compte par la même occasion que je suis obnubilée par toi que finalement c’est de toi que je parle sans cesse Maintenant que tu as passé la frontière celle que l’on avait anéanti Lui et Moi.

LUI.

J’aimerais être dehors en ce moment, pouvoir romancer tout ce qu’il se passe, pour éviter le vrai. Voyez vous, j’ai envie de voir des choses fabuleuses, parfois, de temps en temps ... Je vais vous révéler un secret, dans ma tête, alors que certains se répètent l’orthographe ou ont la manie de compter, moi je refais la réalité ...

On m’a apprit à faire abstraction de ces choses inutiles, vous savez, un chat qui traverse la rue, une petite fille qui court sur le trottoir. Mais je n’ai jamais été bon élève, et avec les années qui passent, mon symptôme s’est transformé en vraie pathologie. Me voilà qui donne de l’intérêt à tout, en faisant de ce chat une panthère évadée, et enfin cette enfant vient de se faire violer.

Les gens, ne se tournent plus vers la beauté, les jolies choses sont aussi celles qui sont les plus ignorées, il y a mieux à faire de toutes les horreurs qui nous entourent. Dans une conversation, on se fiche que j’ai admiré cette enfant qui courait, mais voilà que tout le monde panique à l’annonce d’un violeur potentiel dans les environs! J’ai fasciné les bars et les congrès, avec mes simples histoires.

Mais avec le temps, je le sais, que j’y ai cru. Que mes yeux voyaient ce que j’inventais, et que tout me rendait malheureux, parce qu’il n’y avait que de la tristesse que je faisais naître. Les peurs de chacun, émanaient de moi. Pour s’effrayer, ou se rappeler la réalité, on venait me parler ! S’ils avaient su ...

ELLE.

La roue tourne Les gallons tombent Je deviens folle comme Elle celle que j’ai voulu être un temps Au moins pour Lui mais je ne sais plus ce n’était pas ce qu’il fallait faire Et les mains jointent m’ont frappées la gueule je m’en souviens bien j’ai encore la marque du coup là regarde Mon dos est meurtri mon corps se dégradent il n’y avait que l’esprit qui ne flétrissait pas avec le temps je croyais Mais avec ma peau plissée mes idées et mes illusions sont parties Heureusement on m’aurait encore brûlée sinon.

J’ai envie de partir loin ne plus regarder mes mains n’entendre que le son d’une musique un son de guitare C’est espagnol ! Holà que muchas gracias Baste me voilà avachie comme une pauvre rien du tout Suis moi j’ai envie de coucher avec toi je veux qu’on baise T’entendre jouir dans le même souffle que si je te tuais pauvre con ...

On pourrait être libre mais non il faut qu’il me pourchasse ce sale homme en noir là avec tout ce que l’on était ou ce que l’on aurait pu être putain J’en ai marre de cette vie de merde qu’est-ce que je fous dans cet appart avec un jardin et des gosses une simple hache et je vous anéanti tout ça moi ! Et v’là qu’on partirait gambader on ne pourrait même plus s’arrêter de courir au risque de se faire rattraper.

Je me dirais plusieurs fois que c’était un peu triste de tuer des gamins innocents mais pour être libre d’être folle je ne le regretterais jamais.

Vois-tu elle est là conasse de vie C’est qu’être en fuite est palpitant et qu’en plus on peut se permettre Enfreindre toutes les règles parce qu’au point où en est ! Vois-tu je suis épuisée de devoir rentrer et cuisiner je voudrais galérer et vérifier chaque seconde qu’un flic n’est pas derrière moi Ecoutez les conversations et braquez des boutiques On fuirait un tour en Tunisie parce qu’il est dit que là bas c’est pour les fuyards et on irait prendre des risques sur la frontières Peut être faire le tapin rien qu’une fois pour que l’on ait pitié de moi Et me torcher avec leurs billets à ces enculés.

Tu deviendras un poids avec ta morale parce que ce n’est pas bien pas vrai de penser comme ça ? Alors je te laisserais sur la route et j’irais m’amuser deux fois plus pour remplacer ton absence.

Je n’aurais plus à me rappeler Ta gueule ne me pourchassera plus et j’oublierai si vite je t’assure ! Oublier ... Oublier ...

LUI.

Drôle d’histoire tout de même. Il me semble n’avoir qu’elle, je ne parle que d’elle -  même si c’est sans bouger les lèvres. J’ai rêvé plusieurs fois que c’est elle qui revenait me chercher, et au matin je me disais qu’il fallait que je m’en aille la pourchasser. Elle m’a laissé des indices j’en suis sûr, même si j’ai préféré devenir sourd ...

Vous me prenez pour un fou à mon tour, pas vrai ? Mais je le sais, qu’une vie n’est pas qu’un corps. Je le sens, que toute sa vie justement, elle a été ailleurs. Et je voudrais trouver où. Je veux la retrouver ainsi ... Aller sur ses traces, et faire d’elle tout ce qu’elle craignait ne pas être. Je vais donner du sens à sa vie, je me le promets.

ELLE.

... « A moins qu’un homme vienne

Et sourie en passant »  ...

*********

Guérir. Je devais la guérir. Je n’ai pas réussi. Je suis lâche. Loin c’était loin que l’on ... Je voudrais encore te souffler ta gloire Faire de toi tout ce qu’il peut être. La peur cet éternel enchaînement. C’est toi qui ne faisais que le répéter. Quand tu étais prête à sauter d’une falaise pour voir. On mourrait pour de vrai ou pas ? Tu l’as fait ton saut finalement, mon ange. Avec cela tu as traversé tout ce qui n’était pas encore. Je voudrais te mettre dans ma. Vois tu ma tête, si obscure je ne comprends pas toujours. Tu saurais déchiffrer, avec le temps. Tu avais réussi et cela ne t’a pas plus, c’est pour cette raison que tu es parti ? Pas vrai que je n’étais pas à ta. Tu étais si grande ! Ta hauteur ...

Tu allais en voir d’autre, tu les écoutais eux, et tu revenais pour ne faire que parler, pour ne jamais me laisser ... C’aurait été trop facile de dire, dire tout dans un élan de franchise. Ce n’était pas là, n’est-ce pas, que l’on ne manquait pas de confiance l’un en. Mais il y avait trop à dire et jamais assez de temps en une minute. Déjà on perdait le cours et l’Australie nous ouvrait les bras avant même que l’on ait pu faire le tour de l’Italie. On s’éloignait, toujours plus loin, pour fuir, fuir ce que l’on ne voulait pas être, et finalement on. A été. Il faisait même chaud c’était dans le sud mais tu ronchonnais parce que la mer ne te plaisais déjà plus.

Les mots frôlaient ses lèvres, mais n’en sortaient pas.

Les phrases s’élançaient dans sa tête, comme des pierres,

tout espoir été perdu, plus rien.

Tu île Jeux ...L’abécédé lui-même ne s’y reconnaît plus.

C’est la vérité qui le fait taire – il est perdu, son regard est parti avec son esprit. Ailleurs. Il faut toujours l’attendre ;

maintenant je suis las à mon tour.

C’est toujours aux mêmes heures, que je me réveille par peur.

Je croise les doigts. Espère qu’elle n’est pas là. Tout est possible, elle m’a dit, un jour, elle va se venger. Tout le mal, elle est tout le mal ! Si le mal est mon bien ...

Par delà, au-delà, sans frontière, ni repère. Les sens, seulement les sens, insensé, les sens par décence.

La rue était bondée. Le sombre de toutes vos ombres qui passent sur les leur, c’est inconscient, comme encore, par ailleurs.

Pars. Prends ton sac, traverse les routes et la honte, affiches ton but, tu n’en as aucun. Tu ne risques pas de te perdre, tu vas pouvoir marcher, arpenter les ruelles, croiser des passants auxquels tu voudras faire penser, encore un paumé.

Mais tu le sais, tout ce qui compte, tu le sais jamais.

« La vérité ! La vérité ! »

Un silence fracassant.

« Il est venu le temps, que vous reveniez,

à la réalité ! »

Toutes les lumières s’allument, se parlent, distinguent leur vieillesse, s’affichent encore toute la paresse. Les étoiles flottent, la nuit est venue. L’air frais se répand. Les sages à leurs fenêtres, regardent en bas le prophète s’élancer dans un nouveau plaidoyer. Le silence, le silence. Nous, on réclame le silence, jeune fou. Seulement, ce soir, quelque chose a changé.

Ou va changer. Aujourd’hui ou demain, on s’est déjà résigné au pareil au même. Cette routine, les dates qui ne veulent plus rien dire. Sauf un compte à rebours. C’est la fin des espoirs, ils ne se le demandent même plus.

Aux abords de Prague, les voitures continuent de passer, seulement passer, regarde là bas c’est Prague. Le gosse s’est endormi, la journée a été longue ; Chéri, il est temps de rentrer, le soleil s’est couché, on ne l’a toujours pas aperçu.

Demi tour, on va passer par cette ville là bas, on la dirait sur un nuage – Tout t’intrigue.

*

Il est temps de l’ouvrir cette boite. Elle me l’a laissée, elle me l’a confiée dans les lignes, celles là, n’en doutez pas.

On avait lu quelques épisodes de chimères. D’empreintes aussi, savez vous les reconnaître celle que l’on laisse pour ne jamais être oublié.

Voilà ce qu’elle m’a laissé, ce qu’elle m’a donné comme trésor. Sa rencontre, ne peut être qu’un commencement, même sa mort, ne conclut rien. L’Enfer qu’elle déguise par son mystère, et sa Foi à être la plus bonne, le bien incarné dans son sang, rouge, rouge de chaleur, brûler tout ce qu’il passe par là. Les braises enflammeraient ce qui reste et je me sens consumer petit à petit quand je pense encore à elle. Il faut que je retrouve cette boite, elle y a mit tout ce qu’elle était, ... elle n’était qu’une déesse d’illusion - d’espoir.

C’est un hurlement de désespoir qui monte des rues d’en bas, le haut n’ose pas baisser la tête la peur du vertige ils ont bien raison si haut c’est bien risqué, certains ne sont même jamais remontés. Et c’est à la tête tranchée, que l’on rejoint nos cieux.

On imaginait un monde à nos pieds, être tel Abraham les premiers d’une longue ligné, être les êtres, savoir d’où ils viennent parce qu’ils viendraient de moi. On pourrait tout refaire, instruire de notre savoir et ne pas laisser de place à un autre, je serais sûr, sûr d’être le meilleur, ... et de savoir, pour une fois, tellement elle me l’a dit, que je ne savais rien.

Je serais prêt à tous vous écorchés vifs, vous lapidez, vous imaginez comme rien ni personne parce que demain, vous ne serez plus jamais aucun de nous, vous n’aurez jamais le droit d’être moi ! Elle ne sera qu’à moi ... l’humanité, comme l’Amour de ma vie. Je serais tout.

Et que le monde fut. Et vous ne serez plus.

Rien ne décrit ce à quoi l’on n’a pas osé donner de mots. Je n’ai pas l’audace de te nommer Comme ces sensations qui nous prennent dans l’atmosphère, à l’heure qui vient. A l’arrivée de la fin ou au début de tout, l’audace n’a pas été faite de designer l’irrésistible envie d’être le survivant ; Qui aurait l’orgueil, de se dire, fait pour vivre ?

Je suis fait pour vivre, j’étais fait pour la rencontrer, et aujourd’hui, j’ai le droit et l’intention de vivre, rien que pour la retrouver. Il était là mon Destin, ...

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